Elle a fait vœu de pauvreté mais, derrière son habit, se tient une véritable femme d’affaires ! À 51 ans, sœur Cécile Franquin est économe générale des Religieuses de l’Assomption après avoir enseigné pendant seize ans les mathématiques à Bruxelles. Quitter les lycéens fut un crève-cœur pour elle. Mais la religieuse a accepté de mettre ses compétences au service des 1 150 sœurs de sa congrégation, réparties dans 34 pays. Sa formation, cette Belge l’a acquise sur le terrain d’abord, comme économe de sa province. « Je n’avais aucune formation en économie. Une amie m’a appris les grands principes de la comptabilité », explique sœur Cécile Franquin qui a alors découvert l’univers des placements financiers.
Cette initiation l’a conduite en 2015 à l’économat général, poste qu’elle occupe depuis. Il est comparable à un poste de directeur administratif et financier d’une grande entreprise, avec une différence de taille : une congrégation ne cherche pas à réaliser de profit. L’objectif de l’économe générale est de pérenniser les revenus de la congrégation en gérant ses biens immobiliers et son capital, afin que, dans cinquante ans et plus, la mission et la vie des sœurs soient toujours assurées. « Mon travail consiste à accompagner les restructurations, à aider au développement quand nous construisons une école dans un pays en croissance, et à veiller à une forme de solidarité entre les provinces pour qu’au niveau économique aussi, nous expérimentions la communion », explique sœur Cécile Franquin. Ainsi chaque province verse 1 % de ses dépenses de l’année précédente à un fonds commun qui permet de financer des retraites pour les sœurs âgées de 65 ans et plus, dans des pays où il n’existe pas de système de retraite.
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