Original : espagnol
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Ce vendredi 30 octobre, nous avons célébré à Asunción-Querétaro (Mexique) l'une de nos traditions les plus représentatives : "L'autel des morts".
Son origine remonte à l'époque préhispanique : les Indiens pensaient que les morts prenaient des chemins différents, selon la cause de leur mort ; le passage de la mort était un motif de culte et de louange. En rejoignant la religion catholique apportée par les Espagnols, une célébration pleine d'éléments et de symbolisme a vu le jour, tradition qui persiste encore aujourd'hui comme faisant partie de notre identité culturelle et religieuse. Cette célébration, déclarée patrimoine culturel par l'UNESCO, a lieu les 1er et 2 novembre.
Pendant ces journées, les familles se rendent généralement sur les tombes de leurs défunts avec des fleurs et des offrandes. Dans les maisons on place des autels qui comprennent divers objets, chacun ayant une signification spécifique :
Niveaux de l’autel : chacun représente les "mondes" que le défunt doit traverser pour obtenir son repos éternel.
Les bougies, dont la flamme signifie l'espérance, sont utilisées pour guider le défunt vers l'autel.
Le copal (encens), est utilisé pour purifier l'espace et obtenir une atmosphère agréable pour le défunt.
Le sel, un élément de purification, qui aide les morts dans leur voyage pour l'année suivante.
L'arche, qui représente l'entrée dans le monde des morts, est généralement décorée de fleurs et de fruits.
Les fleurs donnent à l'autel couleur et joie, ornement et parfum. Les plus courantes sont la giroflée, la gypsophile nuage et la fleur de souci.
Des aliments et des objets personnels qui plaisaient le plus au défunt.
Les photographies du défunt, qui sont placées au sommet de l'autel, en plein milieu de celui-ci.
Les éléments religieux catholiques, tels que des croix, des images et des chapelets.
Des bonbons en forme de crânes, qui nous invitent à accepter la mort comme quelque chose d'inévitable et comme faisant partie de la vie elle-même.
Ce rituel nous permet de nous souvenir et d'honorer la vie de ceux que nous avons tant aimés et qui ne sont plus avec nous. Cette tradition nous unit chaque année en famille dans tout le pays.
Cette année, marquée par le travail scolaire virtuel que nous impose la pandémie, nous avons dédié l'autel de l'institut à tous les défunts de notre communauté éducative Assomption. Chaque famille nous a envoyé les noms de ses défunts, que nous avons placés sur l'autel. Celui-ci était présidé par Sainte Marie-Eugénie. Nous avons donné une place d'honneur à deux sœurs qui ont marqué l'histoire de l'Assomption-Querétaro pendant ces 54 années: Montserrat Loring (+ 1976), Pilar Garcia (+ 1993), et une élève décédée très jeune, Canela Bueno (1978-90). Elle a vécu des vertus qui nous sont très propres, comme la résilience, le détachement joyeux, la simplicité et l'amitié. Toutes ses compagnes, devenues mères de famille, se souviennent d'elle avec beaucoup d'affection ! En ce 30e anniversaire, nous sentons qu'elle nous salue du ciel, nous invitant à faire de ce moment une occasion de vivre pleinement, comme elle le disait à ses compagnes, sachant qu'il lui restait peu de temps : "ce que vous désirez profondément faire, n'attendez pas, faites-le !
Avec tout le personnel nous avons consacré une bonne partie de la journée à la mise en place de l'autel, et à 18 heures les portes de l'institut étaient ouvertes pour que les familles puissent passer en voiture par un circuit de bougies ; elles s'arrêtaient un moment devant l'autel pour prier et contempler, et à leur sortie nous les saluions avec beaucoup d'affection en leur offrant un "pain des morts" et une fleur de cempasúchil, offrandes typiques de cette journée.
Nous avons tous beaucoup apprécié cette rencontre éphémère mais pleine d'amour et d'émotion, après ces 8 mois où nous ne nous sommes pas vus... expérimentant que, malgré le travail à distance, le même esprit nous unit et nous maintient dans l'espérance.
Ana Sentíes ra
Assomption-Querétaro