Transformer un lieu d’accueil spirituel à Lourdes selon les règles de Laudato si’ : telle est la mission de Damien Aviron-Violet, chef de projet dans la transition écologique et sociétale.
«Je voulais mettre mon intelligence au service d’autre chose. » Ingénieur de formation, cadre dans le secteur de l’aéronautique, Damien Aviron-Violet a vécu la pandémie du Covid-19 comme un temps de remise en question. « Cette époque m’a beaucoup interpellé sur nos vulnérabilités », se souvient-il. Et alors que le monde vivait au rythme des confinements, il s’interrogea : comment oeuvrer au « monde d’après » ?
« J’ai connu tout un cheminement pour me réaligner, se souvient-il. D’autant que je voulais remettre la foi au centre de ma vie. » Pour ce père de quatre enfants, le chemin passe par la reprise des études avec, en 2022-2023, une formation spécialisée en éco-ingénierie. Et même s’il est convaincu qu’il « faut aussi faire bouger les choses de l’intérieur » – afin que le secteur de l’aéronautique s’engage dans une transition écologique – il choisit néanmoins une autre voie. Sa reconversion se concrétise lorsque son projet croise celui des religieuses assomptionnistes de Lourdes. Celles-ci sont alors engagées dans une réflexion sur leur vaste centre d’accueil, qui peut accueillir près de 200 personnes. Entouré de deux hectares de terrain, le lieu est idéalement situé, offrant une vue plongeante sur le sanctuaire.
Un changement de logiciel
Pour les religieuses de l’Assomption, il est temps de mener le site « sur les chemins de l’écologie intégrale », autour des quatre relations mises en avant par le pape François dans son encyclique Laudato si’ (2015) : avec soi-même, les autres, Dieu et la Création. En septembre 2024, Damien rejoint l’aventure comme pilote du projet de transformation de la maison en « centre écospirituel ».
Plus qu’un changement de mission ou d’identité, c’est avant tout un « changement de logiciel » pour le centre, qui reçoit tous types de groupes – notamment diocésains et scolaires – ainsi que des pèlerins et retraitants individuels.
La cuisine du lieu, capable de produire plusieurs centaines de repas par jour, a été l’un des premiers leviers de changement. Les approvisionnements ont ainsi été revus pour faire la part belle aux circuits courts. Les espaces extérieurs ont vu eux aussi leur rôle réinterrogé pour être aménagés en différents jardins, afin que « chacun puisse y vivre une expérience spirituelle ».
« C’est une aventure un peu folle, parfois un peu déroutante, reconnaît Damien, car on ne sait pas exactement à quoi l’on va aboutir. » Mais pour l’ancien scout de France, une certitude : travailler aux côtés de religieuses pour repenser un lieu d’accueil est « source de grandes joies. »
Xavier Le Normand
https://www.assomption-lourdes.com