Aujourd’hui, en ce Samedi Saint, nous restons bouleversés par l’événement que nous avons vécu il y a quelques heures : la Passion et la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. Garder allumée la lumière de l’espérance au milieu d’une réalité difficile, qui crie pour être entendue, n’est pas chose facile. Et pourtant, nous conservons l’espérance en la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est la raison d’être de toute chose : « dans l’attente de la bienheureuse espérance et de l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2, 13). C’est Lui qui soutient notre vie pendant les longues heures autour du tombeau, lorsque les mots et même le silence ne peuvent répondre aux multiples questions que suscite cette attente désespérée.
Oui, c’est le Verbe incarné qui soutient les larmes de tant de mères aujourd’hui, qui gémissent de douleur face à l’amère obscurité d’accepter les corps sans vie de leurs enfants, face au monstre du péché d’injustice qui ronge en silence. Pour que nos larmes aient un sens, et qu’elles puissent couler dans l’espérance que Dieu les consolera, conservons-les, mes sœurs, pour cette double raison : nos péchés et les souffrances de Jésus-Christ.
Pour Marie-Eugénie, le Samedi Saint est le jour des larmes ; à un niveau personnel, c’est le jour des questions de l’humanité, un espace de consolation et de confiance. C’est ainsi que la Très Sainte Vierge le rappelle : elle qui, entre ses larmes, contempla son Fils cloué sur la croix. Cette scène représente un sommet dans sa vie, en découvrant que le silence de Dieu la soutient : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15,34 ; Mt 27,46). Aujourd’hui, comment pouvons-nous aider nos frères à porter la croix ? Le silence de Jésus et celui de la Très Sainte Mère sont le reflet d’une confiance permanente en Dieu le Père. Ces deux expériences s’entrelacent et deviennent une source de transformation pour l’humanité à travers l’histoire.
Claudia Marilú Núñez Guardado
Province d’Amérique centrale et de Cuba