Vivre l’Avent : préparer le Coeur pour l’Emmanuel
L’Avent est ce temps court mais intense où l’Eglise nous invite à renouveler notre désir de Dieu, à raviver notre espérance, et à préparer notre coeur à accueillir Celui qui vient : l’Emmanuel, Dieu avec nous.
Dans la spiritualité de l’Assomption, ce temps s’harmonise avec une attitude de foi incarnée, d’espérance audacieuse et de charité active. L’Avent devient alors une école de disponibilité intérieure et de vigilance joyeuse.
L’Avent ouvre un chemin qui conduit au Christ. La conversion que l’Eglise nous propose n’est pas d’abord un effort moral, mais un retour au coeur, un mouvement vers l’intérieur pour redécouvrir place centrale de Dieu en nous.
Ainsi, l’Eglise nous invite à
- La conversion du regard : apprendre à reconnaitre les signes de Dieu dans notre vie, dans les événements, dans les visages, et même dans nos fragilités.
- La conversion du coeur : se laisser l’Esprit purifier nos intentions, adoucir ce qui est dur, guérir ce qui est blessé, éclairer ce qui est obscur.
- La conversion de nos attentes : passer d’un simple désir de fêtes à un désir profond de rencontrer le Sauveur.
Dans notre tradition assomptionniste, nous sommes invités à vivre cette conversion avec un coeur contemplatif nourri de silence, de prière et d’ouverture à l’action de Dieu. Donc l’Avent devient aussi temps de veille, celle de la joie, de l’humilité, de patience qui laisse l’espérance grandir comme une lumière qui monte progressivement dans la nuit.
Dieu vient dans la simplicité : l’enfant dans une mangeoire dans une ambiance de silence qui parle. Ce temps nous apprend à reconnaitre la lumière discrète mais réelle de l’Emmanuel dans nos gestes simples au quotidien comme :
- Un sourire fraternel
- De la patience envers les plus fragiles autours de nous
- D’un service humble, plein d’amour les unes vers les autres
- De l’écoute donnée sans jugement
- D’un acte de réconciliation et de miséricorde
- De la fidélité à la prière malgré nos occupations chargées
Par ailleurs, étant des humains limité dans l’espace, nous sommes invités à incarner la foi au niveau spatial, en particulier, faire de chaque espace de notre vie un lieu où Dieu peut se manifester. Vivre l’Avent, c’est donc choisir de faire briller la lumière là où nous sommes : dans la communauté, au travail, dans la mission, dans les gestes cachés que seul Dieu voit. L’Emmanuel est déjà là, et nous découvrons, par la grâce, reflet de sa lumière
L’Avent n’est pas un chemin solitaire : il est profondément ecclésial et communautaire. Préparer notre coeur pour que Dieu soit l’Emmanuel, c’est préparer un espace commun où le Christ peut naitre parmi nous. Ce lieu est bien la mangeoire la vie respire par la prière communautaire, par la lecture partagée de la Parole, par des gestes de solidarités vécus ensemble et/ou partagés avec les plus démunis, par l’encouragement mutuel dans l’espérance, par l’attention aux plus faibles ou oubliés. La communauté est ce lieu où Dieu se rend visible, où l’on porte ensemble les joies, les fatigues, les combats. L’Avent nous appelle ainsi à devenir des artisans de communion, des bâtisseurs d’un « nous » où le Christ trouve une demeure.
Vivre l’Avent dans notre esprit assomptionniste, c’est se laisser convertir en profondeur, c’est se laisser la lumière de Dieu illuminer nos simples gestes pour avancer ensemble, c’est prendre la main en ayant conscience que nous sommes en communion, c’est offrir un sourire en voyant l’espérance et la charité poindre à l’horizon. Alors notre coeur devient une crèche où l’Emmanuel peut véritablement naitre et Noel n’est plus seulement une fête : c’est une rencontre, une naissance intérieure, une présence renouvelée de Dieu dans nos vies.
Sœur Joëline
Province de Madagascar