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Jubilé d'argent d'Ethel de Dieu

J eventdimanche 17 novembre 2024

Jubilé d'argent d'Ethel de Dieu

PROVINCE D'AMÉRIQUE CENTRALE ET DE CUBA.

 

Il y a 25 ans, le 8 mars 1998 à Guatemala City, la famille, les Sœurs de l'Assomption, les amis ont été témoins de ce lien de tendresse de Dieu lors de mes premiers vœux de Religieuse de l'Assomption. Et il est significatif que cette journée ait coïncidé avec celle que la société civile dédie aux femmes, parce que tout au long de ces années, j'ai rencontré, dans les campagnes et dans les villes, des femmes audacieuses, résistantes, d’une force et d’une joie infinies, contagieuses, inspirantes et encourageantes.

Je suis née dans une famille catholique "salvadorienne", aînée de quatre enfants, tante de sept beaux neveux et nièces. Mes parents nous ont inculqué un sens aigu de l'engagement et de la responsabilité, et tous deux continuent à être un exemple de dévouement total et inconditionnel au service de l'Église et des familles.

Je rends infiniment grâce, en ce jour, d’avoir expérimenté la plénitude dans ma vie comme religieuse de l'Assomption à travers tant de sœurs et de laïcs, au ciel et ici sur terre, qui m'ont donné vie, joie et espérance. Les communautés de Lechecuagos et León au Nicaragua, de Santiago au Chili, de San Luis et du Vicariat de Petén, de San Salvador et Santa Ana ont été des lieux de présence du Royaume.

La vie religieuse n'est pas facile, comme tout état de vie, mais elle est fascinante, parce que dans la rencontre avec tant de femmes, d'hommes et de jeunes, on est un témoin de l'espérance et de l'amour. Le mystère de l'Incarnation, auquel nous sommes appelées à l'Assomption, m'a amenée à m'approcher et à m'abaisser, comme Dieu le fait avec son peuple, en m'adaptant aux différentes cultures, coutumes, modes de vie, en apprenant à les connaître et en devenant l'un d'eux. Je rends grâce pour ces liens forts d'amitié et d'affection avec tant de personnes qui ont fait partie de mon parcours.

Et en me référant aujourd’hui à l'Évangile de la Samaritaine, je relis dans ce « midi de ma vie » une relation plus mûre à la suite de Jésus. La femme, celle que Jésus invite à boire de l'eau qui ne lui donnera plus jamais soif, lui dit que le puits est profond, comment peut-elle puiser de l'eau... Je me réfère au puits de notre propre vie avec ses blessures profondes que seul Jésus peut guérir. Jésus lui répond : "Si tu savais le don de Dieu". C'est Lui qui connaît le plus profond de nous-mêmes, qui nous guérit, nous purifie et nous réconforte. Dans la communauté où je vis aujourd'hui, la Sainte Famille, il y a un puits au centre du jardin qui nous rappelle que la source d'eau vive, au début et à la fin de notre vie, c’est Jésus seul. Ma communauté a été ce lieu pour vivre pleinement ce "midi de ma vie" parce qu'on est fatigué de mettre toute sa confiance en soi ; mais quand on découvre et réalise qu'il y a Quelqu'un qui t’a soutenue et qui continue à te soutenir, quel soulagement !

Quand je suis entrée à l’âge de 25 ans, je l'ai fait avec toute l'énergie et la passion de ma jeunesse que je crois encore posséder parce que je voulais seulement "me donner et non me prêter" et parce que je considérais que "Dieu avait tant fait pour moi, à cet âge, que je devais faire quelque chose pour Lui". Paraphrasant ainsi Marie Eugénie, son amour m'a mise en mouvement : "Aime et livre-toi, ton Dieu sera tout".

La phrase sur l’autel, DIEU SEUL, m'a accompagnée ces dernières années et je peux dire comme Marie Eugénie lors d'une retraite en 1878 : « Compter sur cet amour… voilà ce qui doit être ma force. Que je l’aime avec confiance, reconnaissance, courage et une sorte d’assurance et d’appui en Lui. Peut-être Il a brisé des liens, diminué des secours pour que j’aille plus à Lui. »  (NI 232/01-1878)

Je crois que toutes les circonstances qui nous entourent dans la vie nous rendent plus forts et plus humbles, et c'est là que jaillit l'eau vive dont parle Jésus, la vie en abondance. Le dégagement purifie au plus profond le deuil des sœurs et des laïcs défunts, laisser des lieux et des projets, mais comme le dit Marie Eugénie de Jésus : " Dans notre vie, il y a ce moment unique où nous commençons à comprendre que nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes, mais qu'en Dieu nous pouvons tout faire ".

Ma mère, il y a deux ans, après une opération marquée par un accident vasculaire cérébral, m'a répété cette phrase : "Dieu fait tout pour le bien de ceux qui l'aiment" (Rm 8,28). La paix, la confiance que nous recevons d’elle est pour ma famille et ceux qui nous entourent une grâce qui nous pousse à vivre plus radicalement la mission qui nous est confiée, "Dieu dispose de tout. Il pourvoira à tout" (MME) 

Aujourd'hui, je peux dire, comme notre Sainte Marie Eugénie : « Je suis de Dieu, à Dieu, pour Dieu » et que « Le Seigneur m'appelle à travailler incessamment avec Lui pour les lui gagner ».  C'est pour cela que je suis religieuse de l'Assomption ». (NI 234/01-1878)

Aujourd'hui, je veux « faire vœu d'étendre le règne de Jésus-Christ par toute ma vie… en moi d'abord, dans les autres ensuite ». (Marie Eugénie. NI 27/01-1886) Amen.

                                                                                                                             

Ethel de Dios,

Communauté de Santa Familia, Santa Ana, El Salvador.