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L'Ascension du Seigneur : une espérance ?

L eventvendredi 15 août 2025

En contemplant la peinture et en lisant ce passage des Actes des Apôtres : « Ceux qui étaient réunis lui demandèrent : “Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir le royaume pour Israël ?” Il leur répondit : “Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” Après ces paroles, sous leurs regards, il s’éleva et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se présentèrent à eux et leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? Ce Jésus, qui vous a été enlevé pour aller au ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

L’Ascension inaugure une nouvelle forme de présence du Seigneur : non pas statique, mais dynamique. Nous rappelons cette fête chaque fois que nous récitons le Credo : « Il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père. » Nous ne pouvons pas rester simplement à regarder le ciel. Regarder peut être bon, car cela évoque la contemplation, l’émerveillement, la gratitude. Mais dans les Actes, le fait de rester “planté là” suggère l’immobilité, l’absence de mouvement — tout le contraire de l’Ascension, tout le contraire de l’Incarnation. S’arrêter est l’attitude la plus contraire à la vie de Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu. Contempler sa vie, c’est contempler le dynamisme de l’Incarnation. Ses plaies et ses blessures ne sont-elles pas les marques de son amour livré jusqu’au bout ? Le chemin de la croix, ses apparitions après la résurrection, ne sont-ils pas des gestes vivants, des pas vers la Vie ?

L’histoire de cette fête nous montre que la solennité liturgique de l’Ascension est plus récente que celle de la Pentecôte. On ne trouve aucun témoignage documentaire antérieur à saint Eusèbe, qui, en 325, la désigne comme un “jour solennel” dans une lettre sur Pâques. Ce jour solennel est l’occasion de rendre grâce pour la promesse de l’envoi de l’Esprit Saint. Le souffle de Dieu vient insuffler en nous, disciples, la force. Cette force, comme le dit l’Évangile de Luc en ce jour, nous revêt pour avancer. L’Ascension est la fête de la confiance que le Père et le Fils placent en chacun de nous. Elle nous rappelle le salut que le Christ apporte à l’humanité. Nous sommes ses témoins, envoyés pour porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Sa bénédiction est source de joie. Alors, avec cette promesse, la force dynamique de l’Esprit, sa bénédiction et la joie de savoir qu’Il est avec nous jusqu’à la fin des temps, pouvons-nous vraiment porter en notre cœur l’espérance ?

En contemplant l’image, il est juste et bon de se souvenir de ces paroles que Jésus adressa à Marie Madeleine : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Le Fils accomplit la Parole de Dieu. Cette image ne confirme-t-elle pas les paroles de saint Athanase d’Alexandrie : « Le Fils de Dieu s’est fait homme pour que nous devenions Dieu » (Catéchisme, n°460) ?

Et pour nous, l’Assomption — tous ceux et celles qui sommes et faisons partie de l’Assomption — que signifie l’Ascension ? C’est la fête où nous conjuguons au pluriel l’appel du Seigneur : allez, faites, baptisez, proclamez… C’est dans l’Église que nous continuons à bâtir, aujourd’hui, une terre qui soit aussi un lieu de Gloire pour Dieu. Nous contemplons et célébrons la vie de Jésus-Christ sur terre comme une double réalité : un abaissement et une ascension glorieuse. « Le ciel appartient au Seigneur, la terre, il l’a donnée aux hommes » (Ps 115,16). C’est ici et maintenant, dans notre Histoire, que nous rendons grâce de croire en un Dieu qui s’est fait proche des hommes et nous a laissé l’héritage de sa Création pour le louer, le glorifier et travailler, de toute notre vie, à l’avènement de son Royaume.

Et toi, qui lis ces lignes, peux-tu trouver dans la fête de l’Ascension du Seigneur un motif pour fixer les yeux sur Jésus-Christ et t’écrier, avec l’Assomption de tous les temps : « À l’Assomption, tout est à Jésus-Christ, tout appartient à Jésus-Christ, tout doit être pour Jésus-Christ » (Instruction, 02.05.1884).

Ana Alonso, ra