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Le Pacte sur la migration et l'asile de l'Union Européenne

L eventdimanche 17 novembre 2024

Le 10 avril dernier, le Parlement européen a approuvé de justesse (300 voix pour, 270 contre) les règles du Pacte sur la migration et l'asile.

Son objectif principal est de gérer les flux migratoires de manière plus efficace et sécurisée, et de mettre de l’ordre dans un système dysfonctionnel et conflictuel. Cependant, derrière cette façade d’ordre et de contrôle se cache une réalité déshumanisante qui porte atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux des migrants et des réfugiés.

Le Pacte privilégie l'externalisation des frontières, renforce la présence policière et criminalise la migration irrégulière.

La rhétorique du Pacte est remplie de termes déshumanisants tels que "flux migratoires", "fardeau migratoire" ou "illégal", et parle de "répartition" des migrants selon les besoins en emploi des pays. Cette déshumanisation du langage crée un climat d'hostilité et de xénophobie dans les pays européens récepteurs, et alimente la discrimination et le racisme à l'encontre des migrants.

Le Pacte n’aborde pas les causes structurelles de la migration, telles que la pauvreté, la guerre, la violence, la crise climatique, la perte de moyens de subsistance ou la persécution, ignorant le désespoir et les circonstances qui poussent les gens à quitter leur pays.

Il ne propose pas de solutions durables et ne garantit pas la protection de la dignité et des droits humains des migrants. Ce Pacte représente un pas en arrière dans la protection des personnes et dans la construction d'une Europe juste et inclusive.

Il est nécessaire de repenser la situation migratoire et d’adopter un modèle fondé sur la solidarité et la responsabilité partagée, qui inclut l'accueil, la protection, la promotion, l'intégration, l'accompagnement des processus, l'assistance juridique et médicale, l'interdiction des détentions arbitraires et des traitements dégradants, et le respect du principe de non-refoulement vers les pays d'origine.

La liberté pour chaque personne de choisir de migrer ou non est un droit inaliénable lié à la dignité humaine.

Si les circonstances poussent des personnes à migrer pour rechercher des conditions de vie plus humaines, il est du devoir des États de créer des voies légales et sûres pour lutter contre la traite et le trafic illégal de personnes.

Sources :