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Partage de Madagascar

P eventmercredi 3 juillet 2024

Très chères sœurs

Bien que tard nous vous rejoignons comme groupe des sœurs de 5 à 10 ans des Vœux perpétuels d’Afrique- Madagascar pour vous partager notre expérience de session du 17 au 19 Décembre 2022.

Ces trois jours furent des jours de bénédictions qui nous ont donné l’occasion d’approfondir notre identité de Religieuses de l’Assomption africaines et malgaches.

Après la prière d’ouverture, il y a eu la présentation des participantes par Provinces et Région suivie du partage des relectures de chaque sessioniste portant son expérience depuis le jour de ses vœux perpétuels. Ce partage fut très riche en découvertes et connaissance mutuelle à travers nos magnificats et nos psaumes 50. Là, nous avons pu faire ressortir certains éléments de nos expériences comme la présence de Dieu, sa liberté d’action dans chacune de nos vies ainsi que la richesse de nos cultures pour notre vie consacrée. Un climat d’ouverture, d’écoute et de profonde communion nous a marquées.

Le deuxième jour, nous avons eu la joie de commencer la journée avec Sr Rekha qui nous a commenté le Prologue de la Règle de Vie qui résume la vie d’une Religieuse de l’Assomption comme femme enracinée dans l’expérience de Dieu avec le mystère de l’incarnation, base de notre spiritualité qui fait de nous   des signes visibles de la présence de Dieu dans le monde. Elle nous a appelées à être passionnées de notre culture Assomption et notre culture africaine et malgache. Elle nous a parlé de la bonté et du dégagement joyeux. Elle nous a invités à travailler afin que la bonté devienne vraiment partie intégrante de nous. Elle a insisté sur le fait que la bonté ne doit pas être contrôlée ni affectée par l’extérieur. Ce n’est pas non plus une qualité acquise pour toujours. Si aujourd’hui, je suis bonne, cela n’est pas une garantie que demain je serai bonne, je dois travailler à cela quotidiennement.

Après son intervention nous avons partagé en assemblée  le travail sur l’âme africaine et la façon dont cette spiritualité soutient le vécu de notre foi chrétienne et de notre vécu comme religieuse de l’Assomption.

Certains éléments de nos partages :

L’âme africaine est marquée par la spiritualité de l’UBUNTU qui fait allusion à l’être communautaire. L’homme se construit à l’intérieur d’un processus communautaire. On ne dit pas « je pense, donc je suis », mais plutôt « je suis parce que nous sommes ». Il s’agit de se donner mutuellement la vie, de s’engendrer mutuellement. Dans la tradition africaine, une vraie humanité implique l’engendrement mutuel. L’âme africaine est quelque chose de dynamique.

La spiritualité africaine est une spiritualité de la vie. La vie à l’état pur ne se trouve qu’en Dieu. L’homme est un être menacé par la mort. La vie nous vient de Dieu, la spiritualité africaine est une spiritualité de la libération. La plupart de nos rites sont là pour dompter le mal et pour libérer du mal. Nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de cela. C’est une spiritualité biblique : le peuple d’Israël a avant tout reconnu son Dieu comme un Dieu libérateur.

La spiritualité africaine soutient notre vécu comme chrétienne et religieuse de l’Assomption.

Des sœurs aînées à partir de leurs expériences ont témoigné des richesses culturelles mais aussi des limites quand elles ne sont pas au service de la vie. Certains éléments de base de ces  richesses culturelles africaines qui favorisent notre être comme Religieuse de l’Assomption sont : le sens du sacré (montré par certaines expressions comme IMANA dans la culture rwandaise l’être suprême, le créateur, certains dictons…), le sens communautaire, le sens du partage, le sens de la famille et de la fraternité, la joie de vivre.

Enfin, le Père Jean Paul Sagadou, Père Assomptionniste, a repris le thème de l’identité en nous invitant à la creuser à cause du défi  qui est entre ce que nous disons et ce que nous vivons réellement comme africaines car être africain n’est pas une question de  couleur. La couleur de la peau ne fait pas l’âme africaine. Il nous faut une conscience plus vive de ce que nous devons apporter au reste du monde. Il y a quelque chose à oser dans le sens du davantage.

Les conseillères générales qui nous ont accompagnées, Sœur Irene et Marthe Marie ont exprimé leur joie d’avoir partagé avec nous cette expérience. Elles nous ont invitées à intégrer plus notre culture pour bien vivre notre foi. Il nous faut donner et entretenir la vie comme femme africaine vivant notre spiritualité de l’incarnation.

En clôturant nous avons chacune exprimé la nouveauté que la session apporte à sa vie et ce que chacune va apporter à sa communauté/Province/Région.... Certaines de nos expressions :

La conviction que je suis appelée gratuitement pour aimer et servir.

L’enracinement dans ma propre culture, l’enracinement dans la Règle de Vie.

Le goût et le désir qui donnent la vie, la conservation et la transmission des valeurs africaines, chrétiennes et Assomption.

La conscience que j’ai la responsabilité de transmettre ces valeurs à la communauté et aux personnes que je côtoie.

Nous ne pouvons pas finir cette lettre sans exprimer nos sincères remerciements à l’égard de nos Provinciales et Régionale qui nous ont préparé cette session et qui ont tenu à y être présentes du début jusqu’à la fin. Elles nous ont envoyées comme des sentinelles de la communion, des sentinelles de la célébration du Dieu de la vie, témoins de la vie consacrée africaine authentique, femmes sur la route du Seigneur.

Oui, chères sœurs, de la plénitude du Seigneur, nous avons reçu grâce sur grâce. Nous ne pouvons pas tout raconter. Mais c’est une joie pour nous de vous faire lire ce petit partage, et à l’occasion dire merci. Merci au Conseil Général, et à toutes nos provinciales et régionale qui nous ont donné cette belle opportunité de nous arrêter, de relire notre vie pour y lire Dieu. Béni soit Dieu qui nous a visitées et qui nous a comblées de ses merveilles. Merci également à nos communautés qui nous ont donné le temps de vivre ces jours de rencontres. Que le Seigneur nous aide au quotidien à vivre pleinement notre identité de religieuse de l’Assomption africaine.

Sœur Ignace Marie Léonie

Pour tout le groupe