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LE REGISTRE DES VŒUX
Jusqu’à la création des Provinces et l’ouverture des noviciats dans ces dernières, les sœurs, faisant leurs vœux à Auteuil, inscrivaient leur formule dans un grand cahier noir. Dans le premier cahier, celui de « nos Mères », on laissait quelques pages libres après la formule des 1ers vœux pour permettre aux sœurs d’inscrire ensuite leurs vœux perpétuels et les renouvellements de la nuit de Noël. Elles signaient la formule de leur main et toujours de leur main, rédigeaient quelques éléments biographiques et un bref récit de leur cheminement en réaffirmant la liberté de leur engagement.
Dans les derniers cahiers, les sœurs inscrivaient et signaient la formule des 1ers vœux. On indiquait ensuite le lieu où elles étaient envoyées et où elles avaient prononcé leurs vœux perpétuels. On ajoutait par la suite la date de leur décès.
6 cahiers de ce genre se trouvent aux Archives:
1er cahier : de 1841 à 1870
2ème cahier : de 1870 à 1883
3ème cahier : de 1883 à 1891
4ème cahier : de 1891 à 1899
5ème cahier : de 1899 à 1930
6ème cahier : de 1931 à 1952
Vœux de Mère Marie Eugénie
Voici ce qui est écrit dans la marge des vœux de Marie Eugénie :
« Je, Anne Eugénie Milleret, fille majeure du consentement de mon père, voulant me consacrer à Dieu, je suis entrée avec nos premières sœurs dans les pratiques de notre Noviciat dans le petit logement rue Férou le 30 avril 1839. J’ai reçu l’habit des mains de Mgr Affre le 14 août 1840 dans notre maison, rue de Vaugirard, 108. J’ai été examinée pour ma profession le 2 août 1841. A cet effet j’ai été seule pour rendre compte en toute liberté de ma vocation à Mr l’Abbé Gros, Vicaire Général de Paris, qui rendra témoignage que c’est de ma libre et franche volonté que j’ai fait profession.
J’ai été de nouveau examinée pour mes vœux perpétuels par Mr l’Abbé Gaume, Vic. Général, qui m’a fait l’honneur de les recevoir le 25 décembre 1844 et les a signés à l’autel.
Anne Eugénie Milleret, dite en religion, Sr Marie Eugénie de Jésus
Domine, tu scis quia amo te »
De 1845 à 1877, Marie Eugénie a signé de sa main dans le registre la mention du renouvellement de ses vœux la nuit de Noël.
Une autre main a ensuite inscrit les informations suivantes :
« Notre Mère Générale a continué à renouveler régulièrement ses vœux à la Maison-Mère, sauf en l’année 1885, où sa santé l’ayant obligée à passer l’hiver dans le Midi [= Sud de la France], elle s’est trouvée à Nîmes pour les fêtes de Noël. Notre Mère a renouvelé ses vœux à Auteuil depuis 1886 jusqu’à Noël 1897, dernier Noël avant sa mort. »
Suit la mention des Chapitres Généraux qu’elle a convoqués jusqu’à celui de 1894 : « A ce dernier Chapitre, notre Mère, se sentant épuisée par l’âge et les fatigues d’un long gouvernement, a, selon les Constitutions et avec l’approbation de l’autorité ecclésiastique, demandé aux Capitulantes de lui donner pour Vicaire Générale la Mère M. Célestine du Bon Pasteur, Supérieure de la maison de Madrid (Sta Isabel). Ainsi soutenue et restant toujours le centre et le cœur de la Congrégation, notre Mère a passé à Auteuil dans la paix et la prière les dernières années de sa vie. »
On relate enfin les différentes translations de son corps : à sa mort, le 10 mars 1898, « son corps a été déposé près de celui de M. Térèse Emmanuel, à la place qu’elle avait elle-même désignée, dans la chapelle du bois » ». Le 25 mars 1926, les corps de nos Mères ont été transférés dans le caveau de la Congrégation au cimetière d’Auteuil. Le 1er décembre 1942, en raison du procès de béatification, le corps de Marie Eugénie a été retiré du cimetière d’Auteuil et transporté dans la chapelle de Lübeck. Lorsque la béatification a été annoncée, on transféra de nouveau les restes de Mère Marie Eugénie, que l’on plaça dans la chapelle d’Auteuil, le 26 juin 1974, ce qui permit de transférer le cercueil de Thérèse Emmanuel à Lübeck. Les plaques tombales, cachées lors de la destruction de mars 1926 – et retrouvées en 1972 – ont été scellées dans le mur extérieur de la chapelle d’Auteuil.
Vœux de Mère Marie Augustine
« Je, Louise Anastasie Bévier, fille majeure voulant me consacrer à Dieu, je me suis jointe à notre Mère le 30 avril 1839. J’ai reçu l’habit des mains de Mgr Affre le 14 août 1840. J’ai été examinée pour ma profession le 2 août 1841. A cet effet j’ai été laissée seule pour rendre compte en toute liberté de ma vocation à Mgr Gros, Vicaire Général de Paris, qui rendra témoignage que c’est de ma franche et libre volonté que j’ai fait profession. J’ai été de nouveau examinée pour mes vœux perpétuels, par Mr l’Abbé Gaume, Vicaire Général de Paris, qui m’a fait l’honneur de les recevoir le 25 décembre 1841 et les a signés à l’autel.
Louise Anastasie Bévier, dite en religion, Sr Marie Augustine de St Paul
Deus meus et omnia »
Vœux de Mère Thérèse Emmanuel
« Je, Catherine O’Neill, fille majeure du consentement de mon père, voulant me consacrer à Dieu, je me suis jointe à nos premières sœurs le 5 août 1839.
[La suite est identique à ce qu’écrit Mère Marie Augustine]
Catherine O’Neill, dite en religion Sr Thérèse Emmanuel de la Mère de Dieu
Sanctus, sanctus, sanctus, Dominus Deus Sabaoth »
Vœux de Mère Marie Thérèse
« Je, Joséphine de Commarque, fille majeure du consentement de mon père et mère, voulant me consacrer à Dieu, je me suis jointe à nos premières sœurs le 9 octobre 1839. J’ai reçu l’habit des mains de Mgr Affre le 14 août 1840. J’ai été examinée le 12 mai 1842 pour ma profession.
Suzanne Julie Joséphine de Commarque, dite en religion Sr Marie Thérèse de l’Incarnation
O Crux ave, spes unica »
Sœur Véronique,
Archiviste de la Congrégation
Juin 2019